Technique


Wednesday, May 19, 2010

Le 15 mai 2010...

J'ai survécu !! En fait, j'ai vécu...ce que je dirais qui était sans doute un "moment important" de ma vie. Si la journée a été aussi belle et émouvante, c'est que j'ai pu la partager avec des amis-artistes, des collaborateurs, des musiciens, mes amis, ma famille (!!)...j'étais entourée de générosité! Quelle chance extraordinaire !
Le 15 mai, c'était le jour du marathon... je l'attendais depuis janvier 2009 ! Avant 10h le matin, l'équipe technique s'affairait à installer les praticables, les équipements de sono, les éclairages... J'en ai profité pour faire quelques dernières entrevues (dont une discussion avec la grande Édith Butler et la sympathique animatrice à Radio-Canada, Anne Godin). Passer la matinée avec Édith Butler...à l'écouter raconter toutes sortes d'anecdotes et à partager ce qui ont été les moments forts de sa carrière...c'est une bonne façon de commencer la journée !

Je suis retournée à la salle à midi en me disant que je ne ressortirais pas avant la fin du spectacle- je tenais à passer tout mon temps dans la salle - je ne voulais rien manquer !!!
Nous avons passé l'après midi à faire la balance de son et à répéter certaines chansons. Je crois que j'ai eu presqu'autant de plaisir à répéter avec les musiciens et avec mes amis-invités qu'à présenter tout ça le soir...
Mais plus la journée avançait, plus mon corps était tendu et plus mon coeur battait fort... par moments, j'avais peur de ne pas être en mesure de maîtriser tout ça... ma bébitte a été particulièrement active à partir du souper (!!! tannante !!!) ...on respire... Mais il y avait de belles énergies tout partout... mes amis étaient là, les musiciens étaient prêts, l'équipe technique travaillait fort, ça fourmillait !! Au fond, je n'avais qu'à me laisser bercer par tout ça. J'ai passé la journée à me dire que je me trouvais chanceuse...

DANS LES COULISSES... LES DERNIÈRES MINUTES

À 19h55, je suis allée dans les coulisses. J'entendais les spectateurs et la musique d'ambiance que j'avais préparé pour Stéphane, le sonorisateur...malgré mes respirations profondes et mes p'tits étirements, mon coeur battait "à tout défaire"...j'ai eu droit aux nausées et aux sueurs froides...et à ma bébitte qui criait: "Où est-ce que t'avais la tête quand t'as dit oui ?!!"

2 minutes avant le départ, j'ai récité les paroles de la première chanson à François... et à un moment donné, il m'a regardée et a dit: "..tu connais tout ça, t'es prête, respire..." Et là, la belle Solange nous a fait signe, la salle est devenue noire, les musiciens sont entrés et François a joué la mélodie en introduction à la première chanson... et moi, j'ai plongé en espérant me souvenir comment revenir à la surface...


15 MAI 2010 : 20h
Une fois la première chanson commencée, j'ai perdu toute notion de temps et d'espace. J'ai lâché prise.. et ma bébitte, je l'ai laissée dans les coulisses - j'avais plein d'amis qui étaient là pour s'occuper d'elle !!!

(en train d'énumérer ma liste de choses à faire dans la chanson Demain.. et j'ai eu droit à de superbes "doup-doup" chantés par le public !)
















VIENS VOIR LES...MUSICIENS !!!

Les musiciens qui m'ont accompagnée et qui ont fait un travail extraordinaire !
Glen aux percussions et à la batterie; Benoit à la guitare, à la contrebasse, au piano et à la voix; Sébastien à la trompette, à la flûte, à l'harmonica, à la guitare et au piano; et à la direction musicale, aux arrangements, au piano, à la guitare, au dobro et à la voix, François !!

DE BELLES SURPRISES !!!
J'ai voulu me faire plaisir en invitant des amis à venir chanter avec moi... et j'ai fait ça "en cachette" !!! Alors j'ai pu faire plein de belles surprises au public !!
J'ai donc pu partager la scène avec quatre grands hommes... des artistes que j'aime bien et pour qui j'ai énormément de respect. Fabrice Sainvil de Haïti a récité un poème de Sandra Lecouteur à l'intérieur de la chanson Bravo M. le Monde; Ronald Bourgeois et moi avons chanté une version duo de notre chanson Le temps qui s'arrête; Danny Boudreau, qui a composé une musique toute délicate sur un de mes textes.. ce qui a donné notre chanson, Le silence... est venu la chanter avec moi; Et mon ami, Kit Goguen, est venu Parler de paradis avec moi.
Mes amies-chanteuses Monette Gould, Nancy Breau, Ginette Landry, Isabelle Bujold, Carole Daigle, Émilie Bernard, Patricia Richard et Nadine Hébert sont venues passer un moment "entre femmes" et en chanson ! J'avais des frissons partout...!!!
Pour terminer la première partie du spectacle, les Jeunes Chanteurs d'Acadie ont fait une belle surprise au public en arrivant en force dans les deux derniers refrains de la chanson Imagine !

ET D'AUTRES MOMENTS...

J'ai dû me battre longtemps contre ma bébitte avant d'avoir assez de courage pour me convaincre de m'accompagner au ukulele pour une chanson !!! J'avoue qu'en spectacle, j'ai l'ai entendu rire de moi !!! Mais je l'ai ignorée !!!


Mon cadeau d'anniversaire de naissance: la chanson Un ange dans la neige de Kit Goguen.. je n'arrive toujours pas à la chanter sans pleurer... !


Un piano à huit mains !!! et une Valse à 1000 temps !


En duo avec mon musicien préféré...

LES DERNIÈRES MINUTES...







Fiouffe !!!!

...prochain projet: l'album...
à suivre !!!
xo

Sunday, May 9, 2010

Le jardinier

J'ai l'impression d'emprunter le jargon d'un athlète olympique ou d'un étudiant qui en est aux dernières minutes avant l'obtention d'un diplôme... d'une maman qui va accoucher ou d'un enfant qui va monter dans l'autobus pour la première fois.
Pourtant, ce n'est rien de gros comme les Olympiques, ni d'important comme un diplôme, ni de monumental comme la naissance d'un bébé ni d'extraordinaire comme la première journée à l'école... c'est un spectacle. Environ 120 minutes de chansons et d'histoires.
Un spectacle... c'est tout.

Il n'y a pas tellement longtemps, j'ai une amie qui m'a demandé: "Je sais que tu fais des spectacles et des tournées..., mais qu'est-ce que tu fais ? Tous les jours ? Chaque jour ? Ton travail, ta job, c'est quoi ?" - ça m'a fait réfléchir à toute cette aventure de création de spectacle...

En fait, l'explication que je me suis donnée, c'est de comparer la création d'un spectacle à la préparation d'un jardin !
Il me semble qu'un jardinier, il a besoin de beaucoup d'imagination... devant lui, il y a une petite parcelle de terre... il doit voir plus loin que les mauvaises herbes ! Il doit imaginer le produit final avant même de semer les premières graines. C'est un peu comme ça que ça se passe pour moi, ça a commencé avec une petite parcelle de terre, j'ai imaginé plein de fleurs et des papillons et des p'tits fruits et un bel épouvantail pour protéger tout ça ! Dans mon cas, ça se manifeste avec des chansons et des mots plutôt qu'avec des fleurs et des fruits ! Dommage que je ne puisse pas faire une bonne tarte maison avec tout ce qui pousse dans mon jardin de chansons !

Je suis à quelques jours de "la première fois" - un peu comme le jardinier qui attend impatiemment que poussent les fleurs, j'attends le moment où je pourrai chanter les chansons pour un public parce que si on fait des spectacles, c'est parce qu'on a le goût de partager ça avec les gens. Il me semble que le jardinier, il doit être fier quand la visite arrive et voit toutes ces belles couleurs ! Et puis tant pis s'il y a des petits coins vides dans le jardin.. c'est pas grave !!

Alors samedi soir, mon jardin sera loin d'être fini... et encore plus loin d'être parfait, mais il sera prêt pour la visite ! Et ma bébitte, elle ?? J'vais m'assurer qu'elle se trouve aux pieds de l'épouvantail.. et qu'elle reste bein tranquille !

(à celles et ceux qui me lisent et m'ont envoyé des messages - merci beaucoup !!! ça distrait la bébitte, et ça me fait chaud au coeur... surtout !!)

Thursday, May 6, 2010

Quand la peine est nécessaire...


J'ai connu de grandes peines... Des peines qui prennent toute la place... Celles qui nous forcent à nous cacher dans notre plus grande "couvarte piquée", de mettre nos bas de laine et notre linge "pas beau mais confortable"... Les peines qui nous alourdissent, nous écrasent, nous volent de toutes les miettes d'énergie qu'on a d'emmagasinées dans notre corps...

Il y a eu des moments terribles. Des semaines au complet sans parler à personne. Des repas de boîte de blé d'inde pas réchauffé. Des soirées à vider des boîtes de Kleenex et à faire les cent pas dans la maison. Quand je pleure, il faut que je marche. Je marche de haut en bas, de long en large dans la maison - et j'arrête à chaque fenêtre - presque comme si je devais étendre les larmes partout. C'est un drôle de phénomène et je n'y peux rien, c'est comme ça que la peine se manifeste en moi.

Il y a eu des peines de petite fille...
Je me souviens d'avoir 8 ou 9 ans et d'avoir tué un de mes poissons rouges... j'étais en train de nettoyer son bocal et j'ai échappé le poisson dans l'évier. Ohhh... j'ai pleuré...j'ai laissé couler l'eau du robinet pour au moins 2 minutes !! Ce n'était pas de perdre le poisson qui me rendait triste, c'était de penser à son mal, à sa peur !! Il me semble que je le voyais se débattre dans les tuyaux! J'me suis cachée dans ma chambre et j'ai allumé un petit lampion que j'avais eu en cadeau...mon p'tit coeur était cassé - à 8 ans, c'était une grosse peine, ça!

Des peines d'adolescente...
Ou encore, le jour, à 17ans, que je suis rentrée à la maison pour apprendre que mon chien était parti. Comme moi, il avait 17 ans, mais il était très malade et mon père, dans toute sa bonne volonté, l'avait apporté chez le vétérinaire... Je n'avais pas eu la chance de lui dire "bye" (j'écris cette histoire-là et ya quelques larmes coulent sur mon clavier !!). Avant d'aller chez le vétérinaire, mon père était allé au service-au-volant chez McDonald pour offrir un hamburger à "Snicker" - son dernier repas. Quand j'pense à mon père dans son camion avec Snicker dans le siège du passager en train de manger son dernier hamburger...


Et puis il y a eu des peines bien plus profondes, et beaucoup plus difficiles... Des peines d'amour, des peines de vie, des peines d'amitié, des peines de projets, des peines de rêve...

Mais à chacune de ces peines, il y a toujours eu le moment où la pluie arrêtait de tomber. Le moment où le vent se calme, les muscles se détendent, les larmes arrêtent de couler. Et après ça, c'est l'arc-en-ciel... presque comme l'effet du 2e verre de vin (!!!)...on est engourdi un peu, mais on est bien. Juste bien. La tempête est passée.

La peine est nécessaire. Il y a une amie qui m'a récemment fait remarquer que les plus grandes peines réussissent à noyer les plus grosses bébittes. C'est vrai... La peine est nécessaire, elle fait partie du passage, de l'apprentissage et du nouveau départ.

Zachary Richard m'a écrit une chanson.
Avant qu'il me l'envoie, il m'a appelée, un samedi matin, pour qu'on en discute un peu. Il avait peur. Il s'était laissé aller dans la création et ce qui est était sorti, c'était une chanson triste... "une chanson noire", qu'il m'a dit.
Il m'a avoué qu'il avait peur que ce soit trop "sombre pour ton univers"... et moi, j'ai compris, tout de suite, sans aucune hésitation, qu'il n'avait pas du tout raison. La peine avait occupé toute la place assez souvent...je ne voyais aucun problème avec l'idée de la chanter, de chanter la peine. En fait, il me semblait que c'était tout à fait normal de le faire.

Quand Zachary m'a envoyé la chanson, j'ai trouvé que c'était tout sauf "noire". Je l'ai appelé pour lui dire que moi, je voyais tout plein de lumière dans cette chanson-là. Comme une bouée de sauvetage, comme un phare, comme le minuscule rayon de soleil derrière un gros nuage gris...

Quand je la chante, je me revois, enveloppée de ma grosse couvarte piquée, en bas de laine, en train de passer chacune des fenêtres de ma maison.. je me revois en train de laisser la peine prendre toute la place... je me revois, en train de danser ma peine.

Tuesday, May 4, 2010

Ce qui fait tourner le monde...


C’est le grand décompte. On est le 4 mai, il est 20h. Dans 11 jours, je serai devant le pied de micro, comme une grande fille, mais d’ici là, je me sens toute petite, petite…


J’ai trouvé une autre façon de distraire ma bébitte… elle est particulièrement jasante ces temps-ci. Mais elle a tendance à fuir quand je m’entoure de bonnes personnes et mon neveu, Alexandre qui a sept ans, est apparemment un « dompteur de bébittes » puisque la mienne est toute tranquille quand il est avec moi !


Cet après-midi, je suis allée le chercher à l’école et j’ai pu faire ses devoirs avec lui. Il a appris à écrire les mots : canard, roi, poupée, propre, souris… Il s’est appliqué à faire des additions et des soustractions (sans compter sur les doigts !) et finalement, il m’a lu son livre de lecture : Une vie de rêve – une histoire dans laquelle un jeune garçon énumère ses plus grands rêves (devenir pâtissier, pompier, joueur de base-ball…)… 30 minutes de devoirs – mais pour moi, ça a plutôt été 30 minutes de bonheur.


Après les devoirs, je lui ai préparé une collation et nous avons parlé de tout et de rien. Il m’a demandé si la ville de Moncton était au Canada... alors on a parlé de géographie un peu. Il m’a aussi demandé comment l’Île-du-Prince-Édouard pouvait flotter comme ça au milieu de la mer - il voulait savoir s’il y avait une structure quelconque, en-dessous de l’Ile, qui faisait en sorte qu’elle ne s’enfonce pas… On a aussi parlé de son ami qui raconte qu’une poule a réussi à s’installer sur sa tête et y pondre un œuf.. Ce qui nous a menés à discuter des « mensonges » et des « exagérations » … bref, on a parlé des vraies choses de la vie !


Il est resté ici pour quelques heures et bien que j’avais bien du travail à faire, il n’a pas été difficile de tout mettre de côté et de profiter de sa visite – c’était un « moment », un dessert à savourer… un peu comme l’apparition d’un arc-en-ciel.


Quand je suis allée le conduire chez-lui, il est descendu de la voiture et a dit : Bienvenue Marraine ! Je reviendrai te voir bientôt… (Comme s’il avait entendu mon cœur lui crier : MERCI!!)


Tout est là.

On n’a qu’à passer quelques heures avec un enfant et tout finit par faire du sens. Tout devient moins compliqué. Tout devient plus coloré et plus doux. On retrouve l’essentiel, la vérité.

Mon ami, Michel Thériault, a compris tout ça quand il a écrit une chanson intitulée Tourner le monde. De toutes les chansons que je chanterai en spectacle, celle-là… elle occupe une place particulièrement spéciale. C’est ma p’tite préférée.


Michel a été assez généreux et assez ouvert d’esprit pour me faire une place dans l’écriture de cette chanson. Mes idées se sont collées aux siennes, mes mots sont allés trouver les siens, mais c’est à lui que revient tout le crédit – les chansons de Michel me rappellent mon neveu Alexandre – on y retrouve une simplicité, une douceur, une vérité.


Qu’est-ce qui fait tourner le monde ? L’argent ? Le pouvoir ? La politique ? La religion ? Non... ce qui fait tourner le monde, ce sont les vraies choses… le soleil, la pluie, les enfants, l’amour…


Alexandre fait tourner le monde. Du moins, il fait tourner le mien.

Monday, May 3, 2010

Des géants !

Calixte Duguay
Gilles Vigneault
"Quelles ont été tes plus grandes influences musicales?", on m'a souvent posé cette question. Ma réponse a toujours été la même...

Ma mère écoutait des disques vyniles pendant des heures quand elle était enceinte de moi - Gilles Vigneault, Calixte Duguay, Ginette Reno, Jean-Pierre Ferland, Edith Piaf, Jacques Brel... il me semble que j'ai toujours aimé ces artistes, même quand j'étais toute petite et que je ne comprenais rien de ce que leurs paroles voulaient dire. Je suppose que mes premiers coups de coeur datent donc des 9 mois pendant lesquels je préparais "ma grande première !!" - et je suis fidèle aux chansons que j'aime; je n'ai jamais eu le goût de les délaisser !

J'étais encore assez jeune, 7 ou 8 ans, quand j'ai commencé à lire les paroles des chansons que j'écoutais. (à cette époque, les paroles étaient souvent imprimées à l'intérieur des immenses pochettes de disques vyniles ou encore, dans une enveloppe de papier qui protégeait le disque). Bien que mon p'tit coeur fût encore tout jeune, les mots, les images, les phrases, la musicalité de tout ça, ça venait me chercher. Petite fille, j'ai souvent chanté: "J'ai vu des sapins qui chantent. J'ai vu des oiseaux pleurer. Dans un château bleu que l'arc-en-ciel avait oublié." (Toi le poète, Ginette Reno - 1979) - et je me souviens d'avoir une boule dans la gorge à chaque fois...comme je trouvais ça triste qu'un arc-en-ciel ait pu oublier des oiseaux dans un château bleu... ou encore "Ça fait si longtemps qu'on ne s'est pas donné la main. Y m'semble que de te voir danser, ça me ferait du bien. Regarde nos racines qui courent partout dans le jardin. Y'a tant de vie là-dedans, qu'y'en a de rendue chez le voisin." (Pour rester, Calixte Duguay - Chanson thème du spectacle célébrant le 375e anniversaire de l'Acadie en 1979) - j'comprennais pas l'ampleur des paroles de Calixte (j'avais 5 ans !), mais j'ai aimé cette chanson là dès la première écoute ! (et ça a été le cas pour à peu près toutes les chansons de Calixte !)


Mon amour des mots et des belles mélodies fait donc partie de la personne que je suis. Ça a toujours été là. J'ai aimé tous ces artistes et je les chantais haut et fort dans le salon chez moi..., mais je me souviens encore de la première fois que j'ai vu Gilles Vigneault en spectacle (à la télévision). Je ne me souviens pas du contexte précis du spectacle en question, mais je me souviens qu'il était seul, sur scène, devant un pied de micro. C'était un géant... grand, droit et fort et dès qu'il est apparu à l'écran, j'ai eu les yeux rivés sur lui avec l'impression que mes oreilles n'arrivaient pas à s'ouvrir assez grandes pour avaler toutes ces belles paroles, toutes ces mélodies... le tour était joué - moi, je voulais marier Gilles Vigneault - aucune question ni hésitation. (et à 5 ou 6 ans, le fait que Gilles était 46 ans plus vieux que moi... c'était un détail complètement inutile !)
Je l'ai écouté pendant des heures, j'ai lu et relu ses textes et j'ai rarement raté l'occasion de le voir à la télévision. Et à 16 ans, je l'ai vu pour de vrai - en spectacle - et j'ai compris que moi aussi, je voulais faire comme lui...chanter "pour le monde", être debout sur scène et me transformer en géant pour une heure ou deux... chanter des mots qui font une différence.

Depuis ce temps, j'ai appris à connaître l'oeuvre de Vigneault et à connaître aussi l'homme derrière toutes ces merveilleuses chansons. Je l'ai vu en spectacle...je l'ai rencontré...et à chaque fois, j'ai l'impression de me retrouver devant un monument - et j'ai complètement raison. Quand il parle de son pays, de sa langue, de son peuple, je sens qu'il me parle à moi aussi - comme artiste, comme personne, comme Francophone. Ça résonne de partout.

Aujourd'hui, il est sans aucun doute l'artiste qui été ma plus grande source d'inspiration. Pour ses chansons, oui, mais pour sa prise de position, son engagement, sa passion, sa conviction, son authenticité, sa vérité, sa fragilité.... pour tout ça, surtout.

Mon plus grand rêve (d'artiste..) c'est de chanter avec lui. Ce rêve là, il s'est pointé à quelques reprises, tellement tellement proche... tout près..mais ça ne s'est jamais concrétisé. Pas grave... Gilles Vigneault, il est en super forme, un superman (!!), j'ai encore du temps !!!