Technique


Tuesday, November 9, 2010

Un spectacle "vitrine"...pas toujours facile, chanter par la fenêtre!

En vitrine à la Francofête en Acadie (Théâtre Capitol de Moncton)
photo: Patrick Lacelle


Le plus gros défi (selon moi...) de présenter une vitrine (un extrait de spectacle) dans un événement contact tel que la Francofête en Acadie, c'est le temps. Temps maximum de 20 minutes... Fiou !! 20 minutes pour donner un petit aperçu de son spectacle, ce n'est pas long !! Surtout pour moi qui, par la force des choses, parle presqu'autant que je chante dans un spectacle ! Malgré les défis (et la nervosité aussi...plein d'acheteurs dans une salle... ayoye...), ça s'est très bien passé.

Avec l'âge (ha ha !!), j'ai appris à m'entourer de "stabilité", surtout dans des situations stressantes comme une vitrine. Quand je dis stabilité, je parle de "forces sûres", de "poteaux"... et ça, ce sont les gens avec qui je travaille ! Encore une fois, j'étais accompagnée de musiciens solides (et généreux, dans tous les sens du mot..): mon François, Sébastien Michaud, Glen Deveau et Chris Wheaton (qui est venu jouer avec nous pour la première fois... et que j'aime beaucoup !). Aux commandes (parce que ça prend un bon capitaine pour que tout ça "sonne" bien), Stéphane Basque. Une fille ne peut donc pas se plaindre !

Ce que je trouve le plus difficile de ces événements contacts, c'est d'avoir à "me vendre".... ah... ça, ce n'est pas ma force, mais la bonne nouvelle, c'est que suis maintenant représentée par Carol Doucet qui elle, est bien meilleure vendeuse que moi !!! Mais comme je voulais bien faire mon travail et prendre toutes mes responsabilités en tant qu'artiste, je suis allée passer la journée au Salon Contact (une salle remplie de kiosques... avec plein d'acheteurs de spectacles et d'organisateurs d'événements qui circulent, qui questionnent...). La "bonne chose" dans tout ça, c'est que j'ai pu jaser avec des diffuseurs que je connais bien - ça, c'est l'fun !!! J'ai aussi pu rencontrer de nouveaux diffuseurs, leur parler un peu de ma musique, de mon spectacle...et apprendre à connaître leurs défis et leur réalité.

Ya de mes amis qui m'ont appelée dimanche soir pour savoir "si j'avais vendu beaucoup de spectacles"... Eh bien, le temps le dira. J'ai eu de beaux commentaires et des invitations intéressantes.., mais je sais aussi que tout ça ne se concrétisera pas nécessairement tout de suite. Ça peut prendre du temps. Faut être patient... et avoir les épaules larges aussi, parce que notre musique et nos spectacles, ils ne peuvent pas plaire à tout le monde.

Et ma bébitte ???!!! Oh... elle ! Elle a eu une BELLE journée dimanche, au Salon Contact, surtout!! Là, elle était dans son élément !! Elle a passé la journée a me crier que "j'aurais bein dû faire un bacc en administration des affaires avant de me lancer en musique"... bon... j'lui ai donné quelques grands coups, elle a fini par comprendre... mais elle reviendra !


À venir ??
Plein plein plein de spectacles de Noël avec des amis que j'aime bien !!! Une dizaine de spectacles de Ode à Noël et 7 spectacles de Noël avec Les Muses, les frères Belivo et Roland Gauvin. J'vous en parlerai, c'est sûr !


Sunday, October 31, 2010

Chocolats, fromages et spectacles...suisses !



En spectacle du Village de la Francophonie (Montreux)
(photos: Philippe Rahimian)

J'ai eu le privilège de faire partie de la délégation du Nouveau-Brunswick qui s'est rendue au Sommet de la Francophonie de Montreux (17 - 25 oct 2010).

François et moi sommes donc partis à l'aventure et avons même décidé de transformer cette petite tournée en une vraie vacance ! Nous sommes restés 4 jours de plus et avons respiré l'oxygène des Alpes à pleins poumons... bon pour moi, pour lui et pour le bébé qui s'en vient (vous remarquerez sans doute dans les photos !)

Nous avons pu partager de beaux moments (de vie et de musique) avec les autres artistes acadiens qui étaient sur place: Nathalie Renault, Isabelle Pelletier et le trio La Virée (Éric Haché, Denis Surette et Théo Brideau). Nous avons présenté 3 spectacles au Village de la Francophonie (Montreux) et avons aussi été invités à faire la première partie du spectacle de Zédrus à Catalyse (Genève).
François et moi avons partagé un beau moment de musique avec le trio La Virée au Village de la Francophonie (Montreux)

En première partie de l'artiste Zedrus à Catalyse (Genève)
photo: Ivan Perrone


En première partie de l'artiste Zedrus à Catalyse (Genève)
photo: Ivan Perrone

Prochains spectacles et projets ? La Francofête en Acadie ! Je présenterai une vitrine le samedi 6 novembre au Théâtre Capitol de Moncton accompagnée de François et aussi de Sébastien Michaud, de Chris Wheaton et de Glen Deveau.

En attendant..., je mange les chocolats suisses que nous avons ramenés en souhaitant retourner dans ce beau pays !!

Sunday, October 17, 2010

Et le temps qui passe...! Déjà la mi-octobre...

(17 octobre 2010) - Il y a 2 mois depuis la dernière fois que j'ai écrit dans ce blogue. 2 mois... 8 semaines de vie qui sont passées, juste comme ça. On m'a souvent dit que plus on vieillit, plus le temps passe vite...

Depuis la mi-août, il y a eu la fin du spectacle "Ode en fête" à Caraquet, NB. Il y a un l'enregistrement de l'émission télé "Ode à Noël" à Halifax, NÉ. Il y a eu des spectacles sur le traversier C.T.M.A qui fait le trajet entre Montréal et les Iles-de-la-Madeleine. Il y a eu le spectacle "Récolte 2010" à Tracadie, NB où j'ai eu le bonheur d'agir à titre de conseillère artistique auprès de jeunes talents extraordinaires. Et il y a des journées "ordinaires" (celles que j'aime particulièrement beaucoup ces temps-ci...), passées à la maison, du temps de repos.

Mais là, le repos est terminé. Je ferme ma valise, la veille de mon départ pour Montreux (Suisse) où je présenterai des spectacles dans le cadre du Sommet de la Francophonie à Montreux et à Genève. Il s'agit de spectacles en format "duo" avec François, mon musicien préféré et mon complice de la vie, aussi (surtout). À suivre...

Monday, August 16, 2010

14 et 15 août à Caraquet


Vitrine - photo de Serge Beyer

Le 14 août, grâce au travail de Carole Chouinard (Karo Productions), j'ai pu présenter une vitrine de 25 minutes dans le cadre d'un événement organisé pour une délégations de diffuseurs et d'organisateurs d'événements venus du Canada, de France, de Suisse et de Belgique.
Une situation un ti' peu stressante (!!!!), mais ça s'est bien passé !! François, Benoit et Sébastien ont eu la gentillesse de m'accompagner - j'suis en excellente compagnie avec ces trois-là !!!

Le matin du 15 août, François, Sébastien et moi nous sommes rendus au Village historique acadien pour participer aux Déjeuners de la fête ! Nous avons présenté quelques chansons et avons partagé la scène avec nos amis, Nicolas Basque, Élisabeth Milot, la formation J'm'en rappelle et le conteur Domique Breau. C'était un beau début de journée !

Ode en Fête - 15 août - photos Serge Beyer

La journée du 15 août s'est terminée avec un spectacle de Ode en fête au Centre culturel de Caraquet. Après le spectacle, nous nous sommes retrouvés devant un feu de camp, sous un ciel étoilé... et pi j'me suis dit que la vie est pas mal belle.


Thursday, August 12, 2010

Un été extraordinaire à Caraquet !

C'est le septième été que je passe ici, à Caraquet. Je continue à évoluer au sein du collectif ODE. Cet été, j'assure la direction artistique du spectacle Ode en fête qui est présenté au Centre culturel de Caraquet jusqu'au 21 août. C'est très stimulant de partager un travail de création de spectacle avec 8 autres artistes et une équipe technique tout aussi dévouée.

Ode en Fête
(photo: Yvon Cormier)

J'ai donc dû mettre mon spectacle et mes chansons de côté pour me consacrer à la création et à la présentation du spectacle de ODE, mais heureusement, j'ai aussi l'occasion de faire mes petites affaires à moi aussi ! Hier après midi, j'ai présenté un spectacle sur la galerie du presbytère ! Non, mais faut le faire quand même ! Je trouve ça extraordinaire que la paroisse de Caraquet accueille les artistes comme ça et leur permette de présenter des spectacles gratuits sur leur superbe galerie! J'ai présenté un spectacle d'une 50aine de minutes accompagnée de François, Benoit et Sébastien. Après plusieurs semaines de "ODE", j'ai pu renouer avec mes chansons et me retrouver un peu dans ma petite bulle..., ça me fait prendre conscience du fait que je suis très chanceuse de pouvoir travailler dans différents projets comme je le fais.


Spectacle sur la galerie
(photos: Yvon Cormier)

Le 14 août, je présenterai une vitrine de 5 chansons dans le cadre d'une activité organisée pour une délégations de diffuseurs du Canada et de l'Europe. Et le 15 août, toujours avec François, Benoit et Sébastien, je ferai partie des "Déjeuners de la Fête" au Village historique acadien. Nous y présenterons 6-8 chansons entre 9am et 11am. Il y a une beaucoup d'artistes (dont plusieurs de mes amis !) qui font aussi partie de cette série !

Je continue à préparer mon album - pour l'instant, ça se fait tout doucement... J'écoute, je réécoute, je réécris, je planifie...ah oui, et je continue à trouver à des façons ingénieuses de payer les factures ! Prochaine étape importante: l'automne... mais là, y faut rien précipiter ! Pour l'instant, c'est l'été, il fait beau et j'en profite !




Wednesday, June 16, 2010

Pleins de projets pour l'été, un album en tête et des mésanges partout !



16 juin 2010 - Je me rends compte que l'exercice d'écrire ce blogue m'a manqué.
C'est comme un rendez-vous avec un ami - le temps de m'arrêter, de faire le point. Niaiseux, selon ma bébitte, mais "who cares", j'lui réponds ! J'aime ça !!

Le lendemain de mon spectacle au Théâtre Capitol, j'ai plongé dans un nouveau projet: celui de la création d'un nouveau spectacle avec l'équipe ODE - un projet de spectacle dont je fais partie depuis 2004. Cet été, nous montons un nouveau spectacle qui sera présenté au Centre culturel de Caraquet du 27 juillet au 29 août. Ça me garde bien occupée, mais je me compte chanceuse de pouvoir vivre tout ça avec 8 artistes tout aussi talentueux et passionnés les uns que les autres !

Mais mon petit projet à moi... mon spectacle solo, mon "éventuel" album, c'est toujours là, dans ma tête, dans mes trippes. Ça mijote, ça brasse, ça se transforme. En fait, rien de cela ne me surprend. Pour moi, il était essentiel que je fasse d'abord le spectacle, ensuite, il y a la période de réflexion et de recul... et là, ce sera l'album. Selon certaines personnes, je travaille "à l'envers" !! Mais pour moi, ça me semble très à l'endroit !

Ce vendredi, je présente un extrait de 60 minutes de mon spectacle à la salle de spectacle du Centre communautaire Beausoleil de Miramichi. J'ai hâte de retrouver les musiciens, de reprendre contact avec mes chansons et de les chanter dans un contexte complètement différent. Ça va faire du bien !!

D'ici là, je profite du matin ensoleillé... et j'attends que les mésanges viennent manger directement dans ma main... on est presque rendu là !!

Wednesday, May 19, 2010

Le 15 mai 2010...

J'ai survécu !! En fait, j'ai vécu...ce que je dirais qui était sans doute un "moment important" de ma vie. Si la journée a été aussi belle et émouvante, c'est que j'ai pu la partager avec des amis-artistes, des collaborateurs, des musiciens, mes amis, ma famille (!!)...j'étais entourée de générosité! Quelle chance extraordinaire !
Le 15 mai, c'était le jour du marathon... je l'attendais depuis janvier 2009 ! Avant 10h le matin, l'équipe technique s'affairait à installer les praticables, les équipements de sono, les éclairages... J'en ai profité pour faire quelques dernières entrevues (dont une discussion avec la grande Édith Butler et la sympathique animatrice à Radio-Canada, Anne Godin). Passer la matinée avec Édith Butler...à l'écouter raconter toutes sortes d'anecdotes et à partager ce qui ont été les moments forts de sa carrière...c'est une bonne façon de commencer la journée !

Je suis retournée à la salle à midi en me disant que je ne ressortirais pas avant la fin du spectacle- je tenais à passer tout mon temps dans la salle - je ne voulais rien manquer !!!
Nous avons passé l'après midi à faire la balance de son et à répéter certaines chansons. Je crois que j'ai eu presqu'autant de plaisir à répéter avec les musiciens et avec mes amis-invités qu'à présenter tout ça le soir...
Mais plus la journée avançait, plus mon corps était tendu et plus mon coeur battait fort... par moments, j'avais peur de ne pas être en mesure de maîtriser tout ça... ma bébitte a été particulièrement active à partir du souper (!!! tannante !!!) ...on respire... Mais il y avait de belles énergies tout partout... mes amis étaient là, les musiciens étaient prêts, l'équipe technique travaillait fort, ça fourmillait !! Au fond, je n'avais qu'à me laisser bercer par tout ça. J'ai passé la journée à me dire que je me trouvais chanceuse...

DANS LES COULISSES... LES DERNIÈRES MINUTES

À 19h55, je suis allée dans les coulisses. J'entendais les spectateurs et la musique d'ambiance que j'avais préparé pour Stéphane, le sonorisateur...malgré mes respirations profondes et mes p'tits étirements, mon coeur battait "à tout défaire"...j'ai eu droit aux nausées et aux sueurs froides...et à ma bébitte qui criait: "Où est-ce que t'avais la tête quand t'as dit oui ?!!"

2 minutes avant le départ, j'ai récité les paroles de la première chanson à François... et à un moment donné, il m'a regardée et a dit: "..tu connais tout ça, t'es prête, respire..." Et là, la belle Solange nous a fait signe, la salle est devenue noire, les musiciens sont entrés et François a joué la mélodie en introduction à la première chanson... et moi, j'ai plongé en espérant me souvenir comment revenir à la surface...


15 MAI 2010 : 20h
Une fois la première chanson commencée, j'ai perdu toute notion de temps et d'espace. J'ai lâché prise.. et ma bébitte, je l'ai laissée dans les coulisses - j'avais plein d'amis qui étaient là pour s'occuper d'elle !!!

(en train d'énumérer ma liste de choses à faire dans la chanson Demain.. et j'ai eu droit à de superbes "doup-doup" chantés par le public !)
















VIENS VOIR LES...MUSICIENS !!!

Les musiciens qui m'ont accompagnée et qui ont fait un travail extraordinaire !
Glen aux percussions et à la batterie; Benoit à la guitare, à la contrebasse, au piano et à la voix; Sébastien à la trompette, à la flûte, à l'harmonica, à la guitare et au piano; et à la direction musicale, aux arrangements, au piano, à la guitare, au dobro et à la voix, François !!

DE BELLES SURPRISES !!!
J'ai voulu me faire plaisir en invitant des amis à venir chanter avec moi... et j'ai fait ça "en cachette" !!! Alors j'ai pu faire plein de belles surprises au public !!
J'ai donc pu partager la scène avec quatre grands hommes... des artistes que j'aime bien et pour qui j'ai énormément de respect. Fabrice Sainvil de Haïti a récité un poème de Sandra Lecouteur à l'intérieur de la chanson Bravo M. le Monde; Ronald Bourgeois et moi avons chanté une version duo de notre chanson Le temps qui s'arrête; Danny Boudreau, qui a composé une musique toute délicate sur un de mes textes.. ce qui a donné notre chanson, Le silence... est venu la chanter avec moi; Et mon ami, Kit Goguen, est venu Parler de paradis avec moi.
Mes amies-chanteuses Monette Gould, Nancy Breau, Ginette Landry, Isabelle Bujold, Carole Daigle, Émilie Bernard, Patricia Richard et Nadine Hébert sont venues passer un moment "entre femmes" et en chanson ! J'avais des frissons partout...!!!
Pour terminer la première partie du spectacle, les Jeunes Chanteurs d'Acadie ont fait une belle surprise au public en arrivant en force dans les deux derniers refrains de la chanson Imagine !

ET D'AUTRES MOMENTS...

J'ai dû me battre longtemps contre ma bébitte avant d'avoir assez de courage pour me convaincre de m'accompagner au ukulele pour une chanson !!! J'avoue qu'en spectacle, j'ai l'ai entendu rire de moi !!! Mais je l'ai ignorée !!!


Mon cadeau d'anniversaire de naissance: la chanson Un ange dans la neige de Kit Goguen.. je n'arrive toujours pas à la chanter sans pleurer... !


Un piano à huit mains !!! et une Valse à 1000 temps !


En duo avec mon musicien préféré...

LES DERNIÈRES MINUTES...







Fiouffe !!!!

...prochain projet: l'album...
à suivre !!!
xo

Sunday, May 9, 2010

Le jardinier

J'ai l'impression d'emprunter le jargon d'un athlète olympique ou d'un étudiant qui en est aux dernières minutes avant l'obtention d'un diplôme... d'une maman qui va accoucher ou d'un enfant qui va monter dans l'autobus pour la première fois.
Pourtant, ce n'est rien de gros comme les Olympiques, ni d'important comme un diplôme, ni de monumental comme la naissance d'un bébé ni d'extraordinaire comme la première journée à l'école... c'est un spectacle. Environ 120 minutes de chansons et d'histoires.
Un spectacle... c'est tout.

Il n'y a pas tellement longtemps, j'ai une amie qui m'a demandé: "Je sais que tu fais des spectacles et des tournées..., mais qu'est-ce que tu fais ? Tous les jours ? Chaque jour ? Ton travail, ta job, c'est quoi ?" - ça m'a fait réfléchir à toute cette aventure de création de spectacle...

En fait, l'explication que je me suis donnée, c'est de comparer la création d'un spectacle à la préparation d'un jardin !
Il me semble qu'un jardinier, il a besoin de beaucoup d'imagination... devant lui, il y a une petite parcelle de terre... il doit voir plus loin que les mauvaises herbes ! Il doit imaginer le produit final avant même de semer les premières graines. C'est un peu comme ça que ça se passe pour moi, ça a commencé avec une petite parcelle de terre, j'ai imaginé plein de fleurs et des papillons et des p'tits fruits et un bel épouvantail pour protéger tout ça ! Dans mon cas, ça se manifeste avec des chansons et des mots plutôt qu'avec des fleurs et des fruits ! Dommage que je ne puisse pas faire une bonne tarte maison avec tout ce qui pousse dans mon jardin de chansons !

Je suis à quelques jours de "la première fois" - un peu comme le jardinier qui attend impatiemment que poussent les fleurs, j'attends le moment où je pourrai chanter les chansons pour un public parce que si on fait des spectacles, c'est parce qu'on a le goût de partager ça avec les gens. Il me semble que le jardinier, il doit être fier quand la visite arrive et voit toutes ces belles couleurs ! Et puis tant pis s'il y a des petits coins vides dans le jardin.. c'est pas grave !!

Alors samedi soir, mon jardin sera loin d'être fini... et encore plus loin d'être parfait, mais il sera prêt pour la visite ! Et ma bébitte, elle ?? J'vais m'assurer qu'elle se trouve aux pieds de l'épouvantail.. et qu'elle reste bein tranquille !

(à celles et ceux qui me lisent et m'ont envoyé des messages - merci beaucoup !!! ça distrait la bébitte, et ça me fait chaud au coeur... surtout !!)

Thursday, May 6, 2010

Quand la peine est nécessaire...


J'ai connu de grandes peines... Des peines qui prennent toute la place... Celles qui nous forcent à nous cacher dans notre plus grande "couvarte piquée", de mettre nos bas de laine et notre linge "pas beau mais confortable"... Les peines qui nous alourdissent, nous écrasent, nous volent de toutes les miettes d'énergie qu'on a d'emmagasinées dans notre corps...

Il y a eu des moments terribles. Des semaines au complet sans parler à personne. Des repas de boîte de blé d'inde pas réchauffé. Des soirées à vider des boîtes de Kleenex et à faire les cent pas dans la maison. Quand je pleure, il faut que je marche. Je marche de haut en bas, de long en large dans la maison - et j'arrête à chaque fenêtre - presque comme si je devais étendre les larmes partout. C'est un drôle de phénomène et je n'y peux rien, c'est comme ça que la peine se manifeste en moi.

Il y a eu des peines de petite fille...
Je me souviens d'avoir 8 ou 9 ans et d'avoir tué un de mes poissons rouges... j'étais en train de nettoyer son bocal et j'ai échappé le poisson dans l'évier. Ohhh... j'ai pleuré...j'ai laissé couler l'eau du robinet pour au moins 2 minutes !! Ce n'était pas de perdre le poisson qui me rendait triste, c'était de penser à son mal, à sa peur !! Il me semble que je le voyais se débattre dans les tuyaux! J'me suis cachée dans ma chambre et j'ai allumé un petit lampion que j'avais eu en cadeau...mon p'tit coeur était cassé - à 8 ans, c'était une grosse peine, ça!

Des peines d'adolescente...
Ou encore, le jour, à 17ans, que je suis rentrée à la maison pour apprendre que mon chien était parti. Comme moi, il avait 17 ans, mais il était très malade et mon père, dans toute sa bonne volonté, l'avait apporté chez le vétérinaire... Je n'avais pas eu la chance de lui dire "bye" (j'écris cette histoire-là et ya quelques larmes coulent sur mon clavier !!). Avant d'aller chez le vétérinaire, mon père était allé au service-au-volant chez McDonald pour offrir un hamburger à "Snicker" - son dernier repas. Quand j'pense à mon père dans son camion avec Snicker dans le siège du passager en train de manger son dernier hamburger...


Et puis il y a eu des peines bien plus profondes, et beaucoup plus difficiles... Des peines d'amour, des peines de vie, des peines d'amitié, des peines de projets, des peines de rêve...

Mais à chacune de ces peines, il y a toujours eu le moment où la pluie arrêtait de tomber. Le moment où le vent se calme, les muscles se détendent, les larmes arrêtent de couler. Et après ça, c'est l'arc-en-ciel... presque comme l'effet du 2e verre de vin (!!!)...on est engourdi un peu, mais on est bien. Juste bien. La tempête est passée.

La peine est nécessaire. Il y a une amie qui m'a récemment fait remarquer que les plus grandes peines réussissent à noyer les plus grosses bébittes. C'est vrai... La peine est nécessaire, elle fait partie du passage, de l'apprentissage et du nouveau départ.

Zachary Richard m'a écrit une chanson.
Avant qu'il me l'envoie, il m'a appelée, un samedi matin, pour qu'on en discute un peu. Il avait peur. Il s'était laissé aller dans la création et ce qui est était sorti, c'était une chanson triste... "une chanson noire", qu'il m'a dit.
Il m'a avoué qu'il avait peur que ce soit trop "sombre pour ton univers"... et moi, j'ai compris, tout de suite, sans aucune hésitation, qu'il n'avait pas du tout raison. La peine avait occupé toute la place assez souvent...je ne voyais aucun problème avec l'idée de la chanter, de chanter la peine. En fait, il me semblait que c'était tout à fait normal de le faire.

Quand Zachary m'a envoyé la chanson, j'ai trouvé que c'était tout sauf "noire". Je l'ai appelé pour lui dire que moi, je voyais tout plein de lumière dans cette chanson-là. Comme une bouée de sauvetage, comme un phare, comme le minuscule rayon de soleil derrière un gros nuage gris...

Quand je la chante, je me revois, enveloppée de ma grosse couvarte piquée, en bas de laine, en train de passer chacune des fenêtres de ma maison.. je me revois en train de laisser la peine prendre toute la place... je me revois, en train de danser ma peine.

Tuesday, May 4, 2010

Ce qui fait tourner le monde...


C’est le grand décompte. On est le 4 mai, il est 20h. Dans 11 jours, je serai devant le pied de micro, comme une grande fille, mais d’ici là, je me sens toute petite, petite…


J’ai trouvé une autre façon de distraire ma bébitte… elle est particulièrement jasante ces temps-ci. Mais elle a tendance à fuir quand je m’entoure de bonnes personnes et mon neveu, Alexandre qui a sept ans, est apparemment un « dompteur de bébittes » puisque la mienne est toute tranquille quand il est avec moi !


Cet après-midi, je suis allée le chercher à l’école et j’ai pu faire ses devoirs avec lui. Il a appris à écrire les mots : canard, roi, poupée, propre, souris… Il s’est appliqué à faire des additions et des soustractions (sans compter sur les doigts !) et finalement, il m’a lu son livre de lecture : Une vie de rêve – une histoire dans laquelle un jeune garçon énumère ses plus grands rêves (devenir pâtissier, pompier, joueur de base-ball…)… 30 minutes de devoirs – mais pour moi, ça a plutôt été 30 minutes de bonheur.


Après les devoirs, je lui ai préparé une collation et nous avons parlé de tout et de rien. Il m’a demandé si la ville de Moncton était au Canada... alors on a parlé de géographie un peu. Il m’a aussi demandé comment l’Île-du-Prince-Édouard pouvait flotter comme ça au milieu de la mer - il voulait savoir s’il y avait une structure quelconque, en-dessous de l’Ile, qui faisait en sorte qu’elle ne s’enfonce pas… On a aussi parlé de son ami qui raconte qu’une poule a réussi à s’installer sur sa tête et y pondre un œuf.. Ce qui nous a menés à discuter des « mensonges » et des « exagérations » … bref, on a parlé des vraies choses de la vie !


Il est resté ici pour quelques heures et bien que j’avais bien du travail à faire, il n’a pas été difficile de tout mettre de côté et de profiter de sa visite – c’était un « moment », un dessert à savourer… un peu comme l’apparition d’un arc-en-ciel.


Quand je suis allée le conduire chez-lui, il est descendu de la voiture et a dit : Bienvenue Marraine ! Je reviendrai te voir bientôt… (Comme s’il avait entendu mon cœur lui crier : MERCI!!)


Tout est là.

On n’a qu’à passer quelques heures avec un enfant et tout finit par faire du sens. Tout devient moins compliqué. Tout devient plus coloré et plus doux. On retrouve l’essentiel, la vérité.

Mon ami, Michel Thériault, a compris tout ça quand il a écrit une chanson intitulée Tourner le monde. De toutes les chansons que je chanterai en spectacle, celle-là… elle occupe une place particulièrement spéciale. C’est ma p’tite préférée.


Michel a été assez généreux et assez ouvert d’esprit pour me faire une place dans l’écriture de cette chanson. Mes idées se sont collées aux siennes, mes mots sont allés trouver les siens, mais c’est à lui que revient tout le crédit – les chansons de Michel me rappellent mon neveu Alexandre – on y retrouve une simplicité, une douceur, une vérité.


Qu’est-ce qui fait tourner le monde ? L’argent ? Le pouvoir ? La politique ? La religion ? Non... ce qui fait tourner le monde, ce sont les vraies choses… le soleil, la pluie, les enfants, l’amour…


Alexandre fait tourner le monde. Du moins, il fait tourner le mien.

Monday, May 3, 2010

Des géants !

Calixte Duguay
Gilles Vigneault
"Quelles ont été tes plus grandes influences musicales?", on m'a souvent posé cette question. Ma réponse a toujours été la même...

Ma mère écoutait des disques vyniles pendant des heures quand elle était enceinte de moi - Gilles Vigneault, Calixte Duguay, Ginette Reno, Jean-Pierre Ferland, Edith Piaf, Jacques Brel... il me semble que j'ai toujours aimé ces artistes, même quand j'étais toute petite et que je ne comprenais rien de ce que leurs paroles voulaient dire. Je suppose que mes premiers coups de coeur datent donc des 9 mois pendant lesquels je préparais "ma grande première !!" - et je suis fidèle aux chansons que j'aime; je n'ai jamais eu le goût de les délaisser !

J'étais encore assez jeune, 7 ou 8 ans, quand j'ai commencé à lire les paroles des chansons que j'écoutais. (à cette époque, les paroles étaient souvent imprimées à l'intérieur des immenses pochettes de disques vyniles ou encore, dans une enveloppe de papier qui protégeait le disque). Bien que mon p'tit coeur fût encore tout jeune, les mots, les images, les phrases, la musicalité de tout ça, ça venait me chercher. Petite fille, j'ai souvent chanté: "J'ai vu des sapins qui chantent. J'ai vu des oiseaux pleurer. Dans un château bleu que l'arc-en-ciel avait oublié." (Toi le poète, Ginette Reno - 1979) - et je me souviens d'avoir une boule dans la gorge à chaque fois...comme je trouvais ça triste qu'un arc-en-ciel ait pu oublier des oiseaux dans un château bleu... ou encore "Ça fait si longtemps qu'on ne s'est pas donné la main. Y m'semble que de te voir danser, ça me ferait du bien. Regarde nos racines qui courent partout dans le jardin. Y'a tant de vie là-dedans, qu'y'en a de rendue chez le voisin." (Pour rester, Calixte Duguay - Chanson thème du spectacle célébrant le 375e anniversaire de l'Acadie en 1979) - j'comprennais pas l'ampleur des paroles de Calixte (j'avais 5 ans !), mais j'ai aimé cette chanson là dès la première écoute ! (et ça a été le cas pour à peu près toutes les chansons de Calixte !)


Mon amour des mots et des belles mélodies fait donc partie de la personne que je suis. Ça a toujours été là. J'ai aimé tous ces artistes et je les chantais haut et fort dans le salon chez moi..., mais je me souviens encore de la première fois que j'ai vu Gilles Vigneault en spectacle (à la télévision). Je ne me souviens pas du contexte précis du spectacle en question, mais je me souviens qu'il était seul, sur scène, devant un pied de micro. C'était un géant... grand, droit et fort et dès qu'il est apparu à l'écran, j'ai eu les yeux rivés sur lui avec l'impression que mes oreilles n'arrivaient pas à s'ouvrir assez grandes pour avaler toutes ces belles paroles, toutes ces mélodies... le tour était joué - moi, je voulais marier Gilles Vigneault - aucune question ni hésitation. (et à 5 ou 6 ans, le fait que Gilles était 46 ans plus vieux que moi... c'était un détail complètement inutile !)
Je l'ai écouté pendant des heures, j'ai lu et relu ses textes et j'ai rarement raté l'occasion de le voir à la télévision. Et à 16 ans, je l'ai vu pour de vrai - en spectacle - et j'ai compris que moi aussi, je voulais faire comme lui...chanter "pour le monde", être debout sur scène et me transformer en géant pour une heure ou deux... chanter des mots qui font une différence.

Depuis ce temps, j'ai appris à connaître l'oeuvre de Vigneault et à connaître aussi l'homme derrière toutes ces merveilleuses chansons. Je l'ai vu en spectacle...je l'ai rencontré...et à chaque fois, j'ai l'impression de me retrouver devant un monument - et j'ai complètement raison. Quand il parle de son pays, de sa langue, de son peuple, je sens qu'il me parle à moi aussi - comme artiste, comme personne, comme Francophone. Ça résonne de partout.

Aujourd'hui, il est sans aucun doute l'artiste qui été ma plus grande source d'inspiration. Pour ses chansons, oui, mais pour sa prise de position, son engagement, sa passion, sa conviction, son authenticité, sa vérité, sa fragilité.... pour tout ça, surtout.

Mon plus grand rêve (d'artiste..) c'est de chanter avec lui. Ce rêve là, il s'est pointé à quelques reprises, tellement tellement proche... tout près..mais ça ne s'est jamais concrétisé. Pas grave... Gilles Vigneault, il est en super forme, un superman (!!), j'ai encore du temps !!!

Monday, April 26, 2010

Un gros projet...

C'était un après-midi en janvier 2009... Je suis allée prendre un café avec mon ami, Marc Chouinard, le directeur général du superbe Théâtre Capitol de Moncton. J'ai la chance de côtoyer Marc dans plusieurs projets de spectacles - il m'a en quelque sorte vu grandir comme artiste et de temps à autre, on s'appelle et on se donne rendez-vous pour une heure ou deux de jasette. J'ai beaucoup appris grâce à ces rencontres.
Alors... à la fin d'un de nos cafés, il m'a dit: "Alors... est-ce que je place un spectacle solo de Monique Poirier dans ma programmation 2009-2010 ?". Ça faisait déjà quelques fois que Marc me tendait la perche, les autres années, pour plusieurs raisons (et pour le même nombre d'excuses...), je m'entendais lui répondre que je n'étais pas prête, que le temps n'était pas le bon... mais cet après-midi là, en janvier 2009, j'ai dit oui. Et puis là, je me suis demandée si j'avais complètement perdu la tête ! (en fait, c'est ma bébitte qui m'a crié ça... j'ai simplement écouté...).

Je mijote donc ce projet de spectacle depuis un bout de temps maintenant. Il me semble que ce n'était qu'hier... mais là, je me retrouve devant mon calendrier, mes listes de "post-its" de choses à faire... et 20 jours avant le soir du spectacle.  Les chansons sont choisies, les arrangements sont faits, le travail avance..., il y a même une équipe de gens qui collaborent à ce projet à plein de niveaux - je suis loin d'être seule... mais pour une raison quelconque, ça me semble tellement "gros" et plus le temps passe, plus la bébitte crie, rouspète et chiale ! Ça prend de l'énergie ! Tellement que par moment, c'est elle, la bébitte, qui gagne et là... je panique, je fais une mini crise d'anxiété et puis je finis par pleurer pour quelques minutes ! Mais j'ai une amie qui m'a dit que les larmes finissent par noyer nos bébittes !!! Ah-ha !!! C'est pour ça qu'on se sent mieux après avoir pleuré un peu ! Révélation !!

C'est vrai que ça me semble "gros", ce projet. En fait, "gros" c'est relatif. On a tous nos "gros projets".. et peu importe l'ampleur, ils sont tous "importants". J'ai une amie qui se lance présentement dans une toute nouvelle direction de carrière - c'est un gros projet pour elle, "gros" parce que ça lui demande de se lancer dans le vide, de se rendre vulnérable. Pour d'autres gens, un "gros" projet, ça peut être de s'inscrire à un cours de danse ou de cuisine... le défi ne se trouve pas nécessairement dans la recette ou la chorégraphie, mais plutôt, dans le fait de se donner la permission de se remettre en priorité ou de faire quelque chose pour soi-même.
Il se semble qu'on devrait toujours avoir un "gros" projet - et quand on le réalise, on devrait s'en créer un prochain, et un autre, et un autre... C'est ce qui fait que la vie soit aussi riche et extraordinaire - se donner le plus d'occasions possible pour grandir, pour apprendre, pour se dépasser. 

Dans mon cas à moi, ce n'est pas "le spectacle" qui soit "gros", mais plutôt la décision d'avancer concrètement dans une direction qui me semble "la bonne" pour moi. Si je travaille aussi fort, ce n'est pas pour présenter un spectacle, c'est pour grandir comme artiste (et inévitablement, comme personne...).


Alors... à 20 jours du spectacle, je prends quelques minutes pour me rappeler ce café avec mon ami Marc...et je me dis que si j'ai eu l'instinct de lui répondre "oui !", c'était bien pour une raison: j'avais besoin d'un "gros projet" ! Et malgré le fait que tout de suite, ça me semble effrayant, je vais continuer à avancer vers tout ça - en tentant d'effouairer ma bébitte !

Saturday, April 17, 2010

Samedi - le printemps de la semaine !

Samedi matin...
Si la semaine au complet était le portrait d'une année - je crois que le samedi serait l'équivalent du printemps ! Pourtant, mon travail fait en sorte que les jours de la semaine se ressemblent tous. Honnêtement, il n'y a pas de grandes différences entre mon mercredi et mon dimanche - ce sont deux journées pendant lesquelles je dois "travailler"... (j'y reviendrai dans un prochain blogue sûrement !!), mais le samedi matin..., j'ai l'impression de vivre "une belle sorte de printemps".

Le samedi matin, c'est un moment plus tranquille. Même si j'ai beaucoup de travail, même si j'ai plein de rendez-vous, même si c'est le jour de départ d'une tournée... peu importe, il y a toujours les heures magiques du samedi matin. C'est comme si... (là.. je risque de sonner un peu folle... et ma bébitte va avoir bein des choses à dire sur ce que je me prépare à écrire... mais bon...), c'est comme si le samedi matin, notre subconscient s'en allait dans un spa se faire masser, se faire dorloter et en sortant de là, le bouton "reset" est bien enfoncé.. et là, notre cerveau nous dit: "ah.... le samedi matin, c'est comme le printemps".
Me suivez-vous ???

(Ma bébitte: "C'est pas ton subconscient qui est parti au spa, c'est ton intelligence...pi elle a décidé de ne pas revenir... bravo...")

(Pour ceux et celles qui ont appris à connaître leur bébitte à eux aussi, sachez que je viens de faire le geste PHYSIQUE nécessaire: j'ai pris ma main droite et j'ai donné un grand coup à mon épaule gauche pour "effouairer" ma bébitte...!! Elle va revenir dans qu'ques minutes.. mais en attendant, je continue !!!)

Alors voilà !
Le samedi matin, c'est le printemps !
Et ce samedi matin, c'est le VRAI printemps ! Je suis assise à la fenêtre et je vois des pêcheurs installés le long de la rivière, les arbres bourgeonnent, le ciel est gris, les champs sont bruns, mais on voit des petites pousses de verdure qui se pointent le nez à travers les feuilles mortes... C'est la nature qui se réveille ! C'est merveilleux ! Et ça donne le goût de "recommencer".

C'est souvent le samedi matin que je m'installe avec mon café et un des mes livres de "printemps". Ce sont des livres qui m'inspirent... des livres conçus (selon moi) pour tuer toutes les bébittes ! J'ai passé plusieurs samedi matins à lire: Simple Abundance... Le pouvoir du moment présent... The Artist's Way... Walking in this World... The Sound of Paper... Nouvelle Terre... Le petit prince... (ma liste de "livres du samedi matin" est sur un vieux Post It dans mon bureau !! Étonnés ??!! - et sur cette même liste là, il y a d'autres livres à lire.. des recommandations d'amis...)
Le samedi matin, c'est ça... c'est le temps de découvrir de nouvelles façons de se faire du bien !

Ce matin, plutôt que de lire dans un de mes livres du samedi, je me fais du bien avec des chansons. J'ai reçu des chansons d'un parolier qui selon moi, a des textes qui cadrent très bien avec ma petite définition du samedi matin. Ce sont des textes qui font du bien, des textes qui proposent de belles réflexions, des textes qui nous apportent aussi loin qu'on a le goût d'aller...
Hier soir, François et moi avons travaillé "notre version" de la chanson "Combien je t'aime" de Louis-Marie Mathieu. La musique de cette chanson a été composée par Danny Boudreau. Louis-Marie et Danny collaborent souvent à la création de chansons et le résultat de leur travail est inspirant ! Bon texte, bonne mélodie... et avec l'arrangement de François, le résultat est "une chanson de samedi matin" ! Ah !! Ça tombe bien !!! Mon spectacle du 15 mai, c'est un SAMEDI !
Ça doit être un signe !!

Wednesday, April 14, 2010

Quand le temps prend son temps

J'habite sur le bord de la rivière Cocagne. Devant ma maison, il y a deux vieux piliers d'un ancien pont couvert. Aujourd'hui, ces piliers-là ont presque l'allure de vieilles ruines qu'on voit surtout en Europe. C'est très poétique !

Le pont couvert a été détruit il y a plus de 30 ans. J'ai des souvenirs de ce pont... je me souviens que mon père klaxonnait lorsqu'on passait dessous... et ça résonnait fort ! J'ai vu plusieurs vieilles photos de mon p'tit coin, Notre-Dame-de-Kent... des photos de vieilles maisons, de chemins de terre, d'une église de bois...des photos qui donnent le goût de retourner dans le temps. Mais les photos qui me donnent vraiment le goût de retourner en arrière, ce sont celles de mes grands-parents. Je n'ai qu'à regarder ces photos et j'ai l'impression de connaître un monde complètement différent du mien. L'époque des chandelles et des fanals (oui oui, des fanaux!! j'sais bein, mais ça sonne mieux quand on dit fanals !!! ha ha)... des chevaux et des calèches... des fermes et du pain maison...une époque pendant laquelle le temps prenait son temps.

Ma grand-mère maternelle était enseignante. J'ai toujours aimé qu'on me raconte les années pendant lesquelles il fallait aller à la petite école de bois tôt le matin et allumer le poêle... J'aime imaginer les quelques rangées de pupitres de bois, le gros tableau et la craie blanche, les petites ardoises sur lesquelles les élèves faisaient leurs devoirs...

Et les vieilles maisons... ici, à Notre-Dame, on en voit encore qui ont à peine été retouchées et qui abritent sans doute des esprits intéressants. Des vieilles maisons faites de bardeaux avec des galeries qui les enveloppent et des fleurs partout. J'aime imaginer des grands-mères qui se berçaient sur la galerie, des femmes qui prenaient un thé et qui échangeaient des recettes ou qui questionnaient le dernier sermon du prêtre !

Combien de fois ai-je imaginé des jeunes filles assises à leur petite table illuminée par une chandelle en train d'écrire dans un journal avec un stylo et un petit encrier... À quoi rêvaient-elles ? De quoi avaient-elles envie ? De quoi avaient-elles peur ? Aujourd'hui, je me demande si on prend même le temps de réfléchir à tout ça... On inscrit plutôt "rêves intéressants" dans notre moteur de recherche internet et on laisse les autres nous dicter ce à quoi on devrait rêver.

Bien que j'aime bien ma vie à moi... j'aimerais pouvoir faire comme dans les films, dire une formule magique et me retrouver...j'sais pas...en 1922... juste pour une journée... juste pour voir...

À défaut de pouvoir faire ça, j'ai trouvé une chanson qui me permet de plonger un peu dans un monde qui existait avant le mien, mais qui fait quand même partie de qui je suis aujourd'hui.

J'ai toujours aimé l'écriture de Ronald Bourgeois et cette habileté qu'il a d'écrire des chansons qui ressemblent un peu à des scénarios de films. Quand j'ai parlé de mon projet de spectacle/album à Ronald, il m'a proposé quelques chansons dont quelques-unes qui étaient encore "en chantier". Il m'a donné la permission de me laisser inspirer par tout ça et voir si j'avais le goût d'ajouter mes mots et mes images. Le résultat est une chanson qui s'appelle "Le temps qui s'arrête".
En la chantant, je revois les deux photos de mes grands-parents...en couleur.